Citation :
Désolé mais depuis 20 ans y'a un déni total de l'insécurité dans l'espace médiatique.
Ça ressemble pourtant à un marronnier électoral, la question de l'insécurité.
Pour le déni, je ne partage pas complètement ton constat. Il y a un laissé faire des pouvoirs publics c'est certain, mais pas pour les raisons que tu évoques.
Il y a eu une destruction systématique des politiques à destination des quartiers, orchestrées par les gouvernements de gauche et de droite, qui a rapidement laissé la place à la délinquance (petite puis organisée) de s'installer.
La politique de ces dernieres années tends à tout miser sur l'école, ce qui est selon moi une erreur pour deux raisons:
L'école est un outil d'état, et par son statut il va favoriser la défiance des jeunes qui la fréquente
L'école n'a qu'un rôle éducatif partiel, et alors qu'il existait des dispositifs efficaces avant pour encadrer le hors scolaire, ben aujourd'hui ce rôle est laissé au traffic (organisé). C'est très bien expliqué d'ailleurs dans l'émission.
Donc ma lecture de la situation-qui vaut ce qu'elle vaut- c'est que l'augmentation de la délinquance a été vite détectée, les causes vite reconnues, mais que les gouvernements successifs ont planqué ça sous le tapis en se disant que ça finirait, si ce n'est à se calmer, à minima à se stabiliser et c'était une erreur.
Le résultat c'est qu'aujourd'hui il existe des quartiers où l'état n'a plus que très peu de prise sur la population et que c'est une situation si complexe à démêler qu'au final personne ne prends plus vraiment le problème à bras le corps.
Je ne sais pas qui avance cette idée de transformation culturelle hypothétique, mais en effet, ce n'est pas une solution, cette passivité est une des origines du problème de sécurité actuel, IMO bien sur.
Donc on est d'accord sur l'opérationnel. En dehors de l'exemple de New York, j'ai trouvé très intéressant, même intelligent, l'exemple du maire qui a mis en place un espace pour la pratique du rodéo. A voir si ça donne du résultat sur du long terme, mais selon moi, sortir d'une politique tout répression pour intégrer et sécuriser une pratique dangereuse, ça me paraît être une bonne piste de réflexion.
Le dernier point qu'aborde Baüer sur l'efficacité des peines de prisons et la répartition des récidivistes/criminalité était assez édifiente. Ça démontre à quel point notre système judiciaire est en difficulté aujourd'hui-et depuis des décennies- et qu'il nécessite un refonte qui devrait aller au delà de plus de magistrats et plus de place de prison.